Diderot à L’Hermitage

Encore une célébration dans le cadre de l’année Diderot, une grande exposition à venir à la Fondation de l’Hermitage (près de Lausanne, Suisse). Intitulée « Le goût de Diderot », elle aura lieu du 7 février au 1er juin 2014 autour de tableaux de Greuze, Chardin, David, Falconet…

Dans le cadre des célébrations du tricentenaire de la naissance de Denis Diderot (1713-1784), la Fondation de l’Hermitage a le plaisir de proposer une exposition consacrée au célèbre philosophe français, et en particulier à sa relation à l’art. Cette présentation d’envergure réunit une sélection exceptionnelle de peintures, sculptures, gravures et dessins, que Diderot a pu admirer au Louvre à l’occasion des Salons – expositions temporaires organisées par l’Académie royale de peinture et de sculpture – et qu’il a commentés dans ses comptes rendus rédigés entre 1759 à 1781. Ces textes, d’une liberté de ton remarquable, marquent l’émergence de la critique d’art telle qu’on la connaît aujourd’hui. Ils témoignent de la culture artistique initiale de Diderot, mais aussi et surtout de l’évolution de son goût, de son regard et de son esthétique, à mesure que le philosophe fréquente les œuvres de son temps. L’exposition met également en lumière l’impact de ses écrits sur le monde de l’art.

Articulée autour de grands ensembles thématiques, l’exposition s’ouvre avec une section consacrée à la culture visuelle de Diderot avant la grande aventure des Salons. Le parcours développe ensuite trois thèmes qui structurent le goût et l’esthétique du philosophe : la question de la vérité en peinture, la poésie de la peinture, et la magie de l’art. A travers la présentation d’œuvres admirées ou décriées par Diderot, la sélection met à l’honneur certains des plus grands artistes du XVIIIe siècle : Chardin, Boucher, Vernet, Falconet, Greuze, Robert, Houdon, David…

Cette manifestation est élaborée en partenariat avec le musée Fabre de Montpellier, qui possède une des plus belles collections de peinture et sculpture de la seconde moitié du XVIIIe siècle, et qui accueille la première étape de l’exposition, du 5 octobre 2013 au 12 janvier 2014. Cette collaboration rappelle l’importance des relations entre les grands esprits de la France et de la Suisse au Siècle des lumières.

Tous les détails sur le site de L’Hermitage.

Le Printemps des Poètes 2014

Le seizième Printemps des Poètes aura lieu du 8 au 23 mars 2014 et aura pour thème « Au coeur des Arts ».
Son directeur artistique, Jean-Pierre Siméon, l’annonce ainsi :

Si la poésie a toujours eu un lien étroit et naturel avec les arts premiers que sont le chant, la danse et le théâtre, elle est aussi souvent l’arrière-pays, le moteur secret ou le point d’appui de la création dans les arts plastiques, la photographie, la composition musicale, le court-métrage cinématographique, la vidéo, voire le cirque… Nous souhaitons mettre en avant, à la faveur du 16e Printemps des Poètes, le dialogue constant et fertile entre les poètes et leurs « alliés substantiels ». Ni au-dessus ni à côté, la poésie est au cœur de toute aventure artistique.

Ce 16e Printemps des Poètes sera aussi l’occasion de saluer Max Jacob, dont on célèbrera le 70e anniversaire de la disparition au camp de Drancy. Poète précurseur du dadaïsme et du surréalisme, Max Jacob était aussi peintre et ami des peintres : Modigliani, Matisse, Braque, Juan Gris… Il était le filleul de Pablo Picasso.

Comme chaque année, le site web du Printemps des Poètes propose quantité de ressources pour nous aider à organiser des événements ou des activités pédagogiques : poèmes inédits, bibliographies, listes de spectacles…

Si vous voulez organiser un événement, vous pouvez vous inscrire ici. Pour les activités scolaires, consultez en particulier cette page. Pour le secondaire sont proposés en particulier :

  • Le concours Dis-moi un poème et la bibliothèque sonore en ligne avec le groupe des Lettres de l’IGEN et le Cercle Gallimard de l’enseignement. Le concours invite les élèves à enregistrer et faire concourir leur interprétation orale d’un poème à partir d’une sélection. Le lycée y avait participé l’an dernier et obtenu deux lauréats !
  • La Babel heureuse : lecture de poésie non francophone, avec les enseignants de langues, latin, grec classique, les parents polyglottes, etc… Voilà qui me semble idéal pour notre Lycée International !
  • Illustration photographique de poèmes à partir de textes classiques ou contemporains. Là encore, je sais que notre lycée compte de nombreux photographes.
  • Impulser une création artistique collective autour de la collaboration Paul Eluard/Man Ray dans Les mains libres, au programme de Terminale L : mise en voix des poèmes, spectacle de danse, réinterprétation des oeuvres.

Tout cela est très stimulant et j’espère que vous serez nombreux à participer même si pour moi ce sera… à distance !

Des Spectacles Avant Noël

Pour vous faciliter la tâche, je continue mes piqûres de rappel sur les programmes des théâtres voisins.

Puisque la rentrée approche, voici quelques spectacles intéressants entre les vacances de Toussaint et celles de Noël.

En novembre

  • Dès la rentrée, à Meyrin, L’Art et la Révolte, d’Abd Al Malik, « librement inspiré d’Albert Camus ». A recommander pour la question de l’homme (français première), à recommander tout court, de toute façon. Une seule représentation le 6 novembre.
  • Très très recommandé, La Religieuse de Diderot, les 22-23 novembre à la Comédie de Ferney. Idéal pour Secondes (XVIIIe) et Premières (question de l’homme et de la femme).
  • A la Comédie de Genève, Artaud-Barrault, conception et mise en scène Denis Guénoun (Stanislas Roquette incarne Jean-Louis Barrault, et à travers lui Antonin Artaud, poète incandescent, «royalement beau».)
  • A l’Esplanade du Lac de Divonne, une comédie classique (programme de Seconde) : Le Misanthrope de Molière, mis en scène par mes inventifs compatriotes du Cartoun Sardines, le 22 novembre
  • A Carouge, La Double Mort de l’horloger, une pièce de Ödön von Horváth que je ne connais pas (deux pièces en fait : Meurtre dans la rue des Maures et L’Inconnue de la Seine qui « ont un point commun: l’assassinat d’un horloger » et qui sont inédites en français) mais qui peuvent être intéressantes, par exemple dans le cadre d’un projet en allemand (national ou non), puisqu’il s’agirait d’œuvres qui « mêle[nt] culture populaire et histoire politique de l’Allemagne du début du XXe siècle. » Mise en scène d’André Engel, représentations en novembre-décembre.

En décembre

  • Au Châtelard (Ferney), une série de spectacles sur la condition de la femme : Elles épluchent le monde, une lecture publique de textes de femmes écrivains, poétesses, philosophes du XXe siècle (Anna Politkovskaïa, Taslima Nasreen, Charlotte Delbo, Anna Akhmatova, Christa Wolf, Maria Tsvetaïeva, Hélène Cixous, Simone Weil…) les 30 novembre et 1er décembre ; pour l’Italie Récits de femmes de Dario Fo, du 6 au 8 décembre, textes inspirés par la lutte des Italiennes pour le droit au divorce et la légalisation de l’avortement ; pour l’Afrique Trop de diables sous leurs jupes du 13 au 15 décembre (« Six femmes, dont l’âge s’échelonne entre la soixantaine et l’adolescence, six façons de concevoir l’amour et les relations avec les hommes, à la fin six destins »)
  • A la Comédie de Genève, Amphytrion de Molière en décembre, mise en scène Nalini Menamkat (plutôt pour les secondes, mais envisageable aussi pour l’étude des réécritures en premières L),

Vous me raconterez, car ce ne sont pas des dates où je vais être très disponible… 🙂

Des Signes des Temps / Autour de Giordano Bruno

Pour rester dans cette interdisciplinarité qui m’est chère des rapports entre sciences et littérature, et pour reparler d’un spectacle que je vous recommande chaudement depuis juin dernier : Giordano Bruno, des signes des temps du 3 au 7 décembre au théâtre Châteaurouge (Annemasse), je vous signale une conférence qui s’annonce passionnante pour accompagner ce spectacle, lundi 18 novembre à 18h :

Nous passons nos vies confrontés à la question du temps : l’avenir à peine transformé en présent, se transforme déjà en passé. Car le temps s’écoule immuablement. Sans possibilité de retour. Il est irréversible. On ne peut retourner vers le passé. Nous avons juste la possibilité d’observer les signatures du temps écoulé et, grâce à la science, la possibilité de prévoir certaines évolutions futures.
Paul Felenbok, astronome, nous décrira ce « temps passé » : la naissance de l’Univers, son expansion, la naissance des étoiles, le mouvement des planètes, l’évolution de la Terre, l’évolution des êtres vivants. Mais il nous parlera aussi de ce « temps à venir » : l’évolution stellaire, la trajectoire des astéroïdes, la fonte des glaciers et les prévisions météorologiques.
Faisant écho aux différents développements scientifiques, s’intercalera, au fil du récit, la vision de poètes (Pierre de Ronsard, W. Shakespeare, Charles Baudelaire, Jacques Prévert) à travers la voix de Benoit Di Marco, comédien.
La science ne peut pas tout prévoir, mettons en place « le principe de précaution ».

+ Réserver pour le spectacle (attention, la moitié des représentations sont déjà complètes !)

+ Télécharger le dossier de presse

+ Ecouter l’interview du metteur en scène sur Soundcloud :